Archive for avril 2011

avril 30, 2011

George Tonny Stoll, Le tunnel (Série Moby Dick, CNAC, Paris musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou (Acquisition 2003), (via Hold Up Photo)

interpassivité

avril 30, 2011

Cela nous ramène à mon titre, à savoir l’étrange phénomène de l’interpassivité* : l’envers nécessaire de mon interaction avec l’objet n’est-il pas cette situation où l’objet lui-même s’approprie ma propre réaction passive de satisfaction (ou d’ennui ou de rire), m’en prive, de sorte que c’est l’objet lui-même qui prend plaisir au spectacle à ma place, me soulageant du devoir « surmoïque » de m’amuser…? De nos jours, selon les récents enquêtes américaines, même la pornographie fonctionne de plus en plus de façon interpassive. Les films classés X ne sont plus, avant tout, des moyens destinés à exciter l’utilisateur dans son activité solitaire de masturbation. Le simple fait de regarder l’écran sur lequel a lieu l’action est suffisant, c’est-à-dire qu’observer ommment les autres prennent du plaisir à ma place suffit à ma satisfaction.

Slavoj Zizek, La subjectivité à venir, Climats, 2004, traduction de l’anglais de François Théron, p. 29.

* Je m’appuie ici sur la contribution de mon ami Robert Pfaller, jeune philosophe autrichien, au congrès Die Dinge lachen en unsere stelle, Linz (Autriche), 8-10 octobre 1996.

avril 30, 2011

defrag:

Man Ray, Femme tenant l’Objet désagréable, 1937

: ap.over-blog.org.over-blog.org

féminisée

avril 27, 2011

L’homme de l’humanisme est peut-être « mort », exactement comme le « dieu » de Nietzsche, mais ce décès discursif n’est pas un événement qui se déclenche une fois pour toutes, il est plutôt un procès de mutation qui se poursuit dans l’espace et le temps. La crise comme durée devient un cadre de référence indépassable. Autant dire que cette « mort » conceptuelle n’empêche pas à ses sujets de continuer à fonctionner avec énormément d’énergie. En fait, comme le démontre Gayatri Spivak — grande intelligence du courant postcolonial et ppremière traductrice de Jacques Derrida en langue anglais (1976) —, la « crise » sera à partir de ce moment, la modalité préférée dans laquelle la philosophie européenne continue à exercer son pouvoir. Pensée manifestement affaiblie – ou carrément « faible » dans le courant postmoderne italien de Gianni Vattimo – mais hégémonique en même temps, cette philosophie « féminisée » séduit autrement, mais avec autant d’efficacité que ses virils prédécesseurs.

Rosi Braidotti, La Philosophie, Larousse, 2009, pp. 44-45.

avril 26, 2011

Lyle Ashton Harris, Constructs #10, 182.9 x 121.9 cm, 1989, via artnet

desseins des corps

avril 26, 2011

cette force de travail exposée, et démontrée en sa situation sexuée, est à mettre en rapport avec ce que Marx concevait du capitalisme il y a plus d’un siècle : l’image photographique se raccorde à un système de production en série. Ainsi, sa spécificité est à la fois circonstancielle – le temps photographique engage, à travers son potentiel sériel, un retour sans cesse répété à l’origine -, et référentielle – ce mouvement des naissances répétées des images photographiques se réfère à un modèle, en l’occurrence le corps sexuel. Ceci étant posé, nous allons donc voir que les artistes, avec leurs photographies des sexualités, supportent les révolutions à travers les desseins des corps.

Catherine Couanet, Le capital révolutionnaire des images photographiquesPhotographie, médias et capitalisme, Sous la direction de François Soulages et Julien Verhaeghe, L’harmattan, Paris, 2009, p. 141.

avril 25, 2011

Dennis Oppenheim, Reading position for second degree burn, (Position de lecture pour une brûlure au deuxième degré), 1970, via Artinfo

avril 23, 2011

Ce qui importe le plus à l’homme moderne n’est plus le plaisir ou le déplaisir, mais d’être excité.

Friedrich Nietzsche

avril 23, 2011

alexhervaud:

Photo Valérie Simonnet via Libé.fr

rêve

avril 17, 2011

5. Mésentente du rêve. — Dans le rêve, l’homme, aux époques de civilisation informe et rudimentaire, croyait apprendre à connaître un second monde réel ; là est l’origine de toute métaphysique. Sans le rêve, on n’aurait pas trouvé l’occasion de distinguer le monde. La division en âme et corps se rattache à la plus ancienne conception du rêve, de même que la croyance à une enveloppe apparente de l’âme, partant l’origine de toute croyance aux esprits, et vraisemblablement aussi de la croyance aux dieux. « Le mort continue à vivre ; car il apparaît aux vivant dans le rêve » : c’est ainsi qu’on raisonna jadis, durant beaucoup de milliers d’années.

Friedrich Nietzsche, Humain, trop humain, 1878, Traduit par A. -M. Destrouneaux, Hachette littérature, 1988, p. 15.