Archive for juillet 2011
juillet 28, 2011
globephoto:
The Big Picture: The Norway attacks
Elizabeth Amundsen,16, cries as hundreds of thousands of people gather at a memorial vigil following Friday’s twin extremist attacks, July 25 in Oslo. Anders Behring Breivik, 32, claimed that he has “two more cells” working with him as he appeared in court following a bomb blast at a government building in Oslo and a shooting massacre on nearby Utoya Island that killed at least 76 people in all. The death toll was originally reported as 93. (Paula Bronstein/Getty Images)
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juillet 15, 2011
Lorsqu’on retire la réalité à la vérité, il est impossible de continuer à l’appeler vérité. C’est le réel qui est devenu vrai, une autre vérité, affreuse, répugnante, lâche – les sublimations sacrées du vrai, nous les laissons à Hegel, la nouveauté se présente ici sous les habits du clochard. Et pourtant, c’est là le vrai – et c’est bien ce à quoi je te renvoie, cher Gianmarco : cette nouvelle vérité, pour la chavirer à nouveau, et pour la révolutionner comme toujours. Mais avant tout pour la connaître. Pour connaître notre crise : parce que ce passage d’une vérité à une autre vérité à travers la réalité, cet passage d’une vérité à une autre vérité à travers la réalité, cet approfondissement qui nous implique avec force. Nous devons vivre cette réalité morte, ce passage fou. De la même manière que nous avons vécu la prison comme une manière paradoxale et très féroce de réaffirmer la vie.
Antonio Negri, Lettre à Gianmarco, sur l’abstrait, 1988, Art et multitude, EPEL, Paris, 2005, p. 37.
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juillet 11, 2011
Là où leur modèle Robert Flaherty avait réalisé un cinéma anthropologique qui connaissait un succès universel, ces réalisateurs, issus de la guerre de masse de 1914, prétendaient fabriquer une anthologie de la vision publique. Ils avaient compris que la photographie, le film, parce qu’ils sont la mémoire, le souvenir d’événements historiques mais aussi de figurants anonymes auquels le spectateur pouvait facilement s’identifier, provoquaient chez lui une émotions spécifique. Ces images étaient celles du fatum, de la chose faite une fois pour toutes, elles exposaient le temps, le sentiment de l’irréparable et, en réaction dialectique, engendraient cette volonté violente d’engager l’avenir qui se trouvait invariablement affaiblie par toute mise en scène apparente, tout discours esthétisant.
Paul Virilio, La machine de vision, Paris, Galilée, 1988, p. 61
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juillet 11, 2011
Robert Flaherty, Nyla (femme de Nanook dans le film) et son enfant, Nanouk l’Eskimau (Nanook of the north), 1920-1921, via wikimedia
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juillet 9, 2011
Le 19 octobre 1970, la préparation est terminée : Unica Zürn est enfin devenue complètement autre — complètement “elle”, objet, cendrier, chose. L’initiation est accomplie : elle peut maintenant pénétrer enfin le “mystère” de la fenêtre, traverser la croisée de ses lignes verticale et horizontale, se muer en “pur tracé d’une femme mobile dans l’espace”, en poupée désarticulée, en chair inerte : image.
Nancy Huston, Journal de la création, Babel, 1990, première édtion: Edition du Seuil, p. 282.
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juillet 9, 2011
Hans Bellmer, Untitiled (Double-sided portrait of Unica Zürn), Pen and white ink on black wove paper, 50 x 70 cm, 1954, The art institute of Chicago, via artic.edu
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juillet 9, 2011
L’angoisse est seule absolue souveraine. Le souverain n’est plus un roi : Il est caché dans les grandes villes. Il s’entoure d’un silence dissimulant sa tristesse. Il est tapi dans l’attente d’un terrible et pourtant sa tristesse se rit de tout.
Georges Bataille, Madame Edwarda, Version illustrée par Jean Fautrier, 1945, Version nouvelle préfacée par Geroges Bataille 1956 et illustrée par Hans Bellmer 1965, Pauvert, Paris, 2001, p. 13.
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juillet 9, 2011
spikeofthegallows:
The Ecstatic Virgin Anna Katharina Emmerich by Gabriel von Max, 1885
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juillet 9, 2011
Qu’appelons-nous ici une « logique », sa « rigueur formelle » et ses «possible » ? La loi elle-même, une nécessité qui, on le voit, programme sans doute une surenchère infinie, une instabilité affolante entre ces « positions ». Celles-ci peuvent être occupées successivement ou simultanément par les mêmes « sujets ». D’une religion à l’autre, les « fondamentalismes » et les « intégrismes » hyperbolisent aujourd’hui cette surenchère. Ils l’exaspèrent au moment où, nous y reviendrons plus loin, la mondialatinisation (cette alliance étrange du christianisme, comme expérience de la mort de Dieu, et du capitalisme télé-technoscientifique) est à la fois hégémonique et finie, surpuissante et en voie d’épuisement. Simplement, ceux qui s’engagent dans cette surenchère peuvent la conduire de tous les côtés, sur toutes les « positions », à la fois ou tour à tour, jusqu’à la dernière extrémité.
N’est-ce pas la folie, l’anachronie ablosue de notre temps, la disjonction de toute contemporanéité à soi, le jour voilé de tout aujourd’hui?
Jacques Derrida, Foi et savoir, Éditions du Seuil, 1996, p. 23.
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