Posts Tagged ‘2006’

août 27, 2012

Où apparaît l’art, la vie disparaît.

Francis Picabia, L’humour poétique.

juillet 26, 2012

Écrire dans une langue étrangère, c’est comme dessiner avec la main gauche lorsque tu es droitière… Cela donne un autre point de vue au final.

China Forbes, Chez vous en France, Geneviève Brame, La documentation Française, Paris, 2006, p. 175.

s’achever

juillet 15, 2012

Lisa Fittko quitta le petit groupe au début de l’après-midi. Les fugitifs durent se présenter au poste frontière de la gare pour obtenir le visa espagnol. Elle n’apprit que le lendemain l’issue tragique qui les attendait. De nouvelles directives avaient été envoyées de Madrid à la police des frontières. Il était désormais interdit de laisser pénétrer en Espagne des réfugiés démunis de visas de sortie délivrés par la France. Cette mesure, destinée sans doute à décourager les apatrides fut rapidement abrogée. Quelques semaines plus tard le passage aurait été possible. Benjamin était trop épuisé pour faire demi-tour et recommencer un telle expédition. De plus, il craignait d’être livré à la Gestapo. Prévoyant l’issue négative possible de la tentative, il s’était muni de tablettes de morphine qu’il avait montrées à Arthur Koestler à Marseille. Il les absorba le 26 septembre, laissant un mot demandant de ne pas tenter de le sauver. Il confia une dernière lettre pour T. W. Adorno à H. Gurland, rédigée en français : « Dans une situation sans issue, je n’ai d’autre choix que d’en finir. C’est dans un petit village dans les Pyrénées où personne ne me connaît que ma vie va s’achever. » Quand Benjamin fut découvert agonisant, les gens du village firent venir un prêtre pour le veiller. Les autres émigrés ne s’y opposèrent pas, ne voulant pas avouer qu’ils étaient juifs. Impressionnés par son suicide, les policiers espagnols permirent au petit groupe de reprendre leur route.

Jean-Michel Palmier, Walter Benjamin le chiffonnier, l’ange et le petit bossu, Klincksieck, Paris, 2006, p. 372.

marcher

juillet 15, 2012

Un rythme, une posture et un maintien singuliers du corps comme de la pensée, assurément, Walter Benjamin portait cela en lui, au plus intime de son être. Pour Gershom Scholem, « son maintien avait ceci de particulier qu’il se tenait presque toujours légèrement incliné en avant ; je crois que je ne l’ai jamais vu se tenir droit, la tête haute. Sa démarche était très caractéristique : elle était lente et comme tâtonnante […]. Il n’aimait pas marcher vite ; ainsi […], il était quelque peu difficile de marcher à ses côtés et à son rythme. Très fréquemment, il s’arrêtait tout en continuant à parler. De dos, on le reconnaissait à sa démarche, et cette particularité très caractéristique allait devenir encore plus marquée au fil des années »*. Pierre Klossowski, s’il mentionne aussi les props de Georges Bataille pour qui Walter Benjamin cachait, « sous des dehors figés, rigides, autoritaires, une âme d’ange, car c’était vraiment un individu angélique », note à son tour combien « sa démarche était d’un paralytique, sa gesticulation carrée »**.

Jean-Michel Palmier, Walter Benjamin le chiffonnier, l’ange et le petit bossu, Klincksieck, Paris, 2006, pp. 186-187.

* Gershom Scholem, Walter Benjamin Histoire d’un amitié, pp. 17-18.

** Jean-Maurice Monnoyer, Le Peintre et son démon. Entretiens avec Pierre Klossowski, Paris, Flammarion, 1985, pp. 186-187.

juin 3, 2012

Lorsque tu fabriques, c’est de l’art. Lorsque tu le finis, c’est du non-art. Lorsque tu l’expose, c’est de l’anti-art.

Robert Filliou

mars 19, 2012

Réfugiés, demandeurs d’asile et déplacés, 2006, via cartographie.sciences-po.fr

février 26, 2012

Martin Creed, Work No. 600, 2006, via ferri500

manière de vivre

décembre 14, 2011

L’artiste Robert Filliou se trouve pris dans une incessante et pénible contradiction ; d’une part, il n’accepte pas de considérer l’art comme une carrière (« Je me suis plutôt lancé dans l’art comme on entre en religion »), d’autre part, il ne peut pas faire autre chose pour gagner sa vie. Il le refuse. Et même quand il essaie, il faut bien dire que ça ne marche pas. « Bien sûr, cela signifie se condamner à la pauvreté et à un extrême dénuement. » Il parle d’« économie de la survie ». Il se pose le question : peut-on faire une non-carrière ? Mais finalement, derrière toutes ces réflexions, se pose l’interrogation fondamentale : que peut-on faire pour changer le monde ? Quels sont les artistes qui veulent vraiment changer le monde et est-ce que l’art y parvenir ? Comment rompre le cercle fatal qui veut que quand un artiste, qui est tenu en dehors de l’establishment culturel, commence à faire surface et à être reconnue, son plus cher souci semble être de faire partie de ce système qui le rejetait auparavant ? Des questions de ce type agitent les années soixante et aboutiront à des attitudes généreuses de révolte et de contestation un peu partout dans le monde.

« Je crois que notre manière de vivre comporte un potentiel révolutionnaire » déclarera Robert Filliou à Joseph Beuys.

Pierre Tilman, Robert Filliou nationalité poète, Les Presses du réel, Dijon, 2006, pp. 59-60.

décembre 1, 2011

Pierre Pinoncelli, 1993.

seethroughleper:

One of the artist permitted reproductions of “Fountain” by Marcel Duchamp that was urinated in and then struck with a hammer by performance artist Pierre Pinoncelli in 1993. Another was attacked by him in January of 2006. (The click through is an amazing article about the attacks and his concepts.)

novembre 23, 2011

Claire Fontaine, La société du spectacle brickbat, 2006.

anticipatedstranger:

Claire Fontaine via Bomb