Posts Tagged ‘corps’

août 24, 2012

autruchon:

Paul Cézanne, Le Nègre Scipion (1865)

août 20, 2012

misssunshine23:

L’Origine du monde (The Origin of the World)

Gustave Courbet

1866

Oil on canvas

août 15, 2012

arthistorybutts:

thecomplicatedbeauty:

Velázquez, Venus At Her Mirror

This is the only surviving nude by Velazquez, and thank god it’s a back view. Venus is looking ultra Venus-y, depicted not only in the traditional supine pose, but also staring at the viewer through a mirror supported by her son, Cupid. Her forward stare suggests a bit of promiscuity, but the real interest comes in the emphasis on material possessions in the work. This girl likes nice things. And she also likes to recline in the nude. Extremely privileged, I’m surprised she’s not eating bonbons. We may not have a lot of Vazquez nudity, but he went all out in the butt-department in this painting.

août 7, 2012

etctatic:

George Grosz, Bertolt Brecht

vieille neuve langue

juillet 28, 2012

Une propriété qu’on ne peut pas s’approprier, elle vous signe sans vous appartenir, elle n’apparaît qu’à l’autre, elle ne vous revient jamais sauf en des éclairs de folie qui rassemble la vie et la mort, qui vous rassemblent mort et vif à la fois. Vous rêvez, c’est fatal, l’invention d’une langue ou d’une chant qui soient vôtres, non pas les attributs d’un « moi », plutôt le paraphe accentué, c’est-à-dire musical, de votre histoire la plus illisible. Je ne parle pas d’un style mais d’un croisement de singularités, l’habitat, le voix, la graphie, ce qui se déplace avec vous et que votre corps ne quitte jamais. Ce que j’écris ressemble dans ma mémoire à un tracé en pointillé qui tournerait autour d’un livre à écrire dans ce que j’appelle pour moi la « vieille neuve langue », la plus archaïque et la plus nouvelle, inouïe donc, présentement illisible.

Jacques Derrida, Elisabeth Weber, Points de suspension, Galilée, Paris, 1992, p. 127.

texte

juillet 27, 2012

Je ne « commence » pas par « écrire » : je n’écris pas. La vie fait texte à partir de mon corps. Je suis déjà du texte. L’Histoire, l’amour, la violence, le temps, le travail, le désir l’inscrivent dans mon corps, je me rends où se donne à entendre « la langue fondamentale », la langue corps en laquelle se traduisent toutes les langues des choses, des actes et des êtres, dans mon propre sein, l’ensemble du réel travaillé dans ma chair, capté par mes nerfs, par mes sens, par le labeur de toutes mes cellules, projeté, analysé, recomposé en un livre.

Hélène Cixous, « La Venue à l’écriture », in Entre l’écriture, Des femmes, 1986, p.63.

tic-tac

juillet 19, 2012

 Et le temps m’engloutit minute par minute,

 comme la neige immense un corps pris de roideur*.

Ces vers suivent directement celui que nous citions plus haut. Dans le spleen, le temps se fait chose ; les minutes engloutissent l’homme comme des flocons. Ce temps est hors de l’Histoire, comme celui de la mémoire involontaire. Le spleen, pourtant aiguise la perception du temps de façon surnaturelle ; à chaque seconde, la conscience est prête à amortir le choc qu’elle provoque en elle**.

Walter Benjamin, « Sur quelques thèmes baudelairiens », in Œuvres III, Trad. de l’allemand par Maurice de Gandillac, Rainer Rochliz et Pierre Rusch, Paris, Gallimard, 2000 (1939), p. 376.

* Charles Baudelaire, « Le Goût du néant », in Œuvres, t. I, p. 89 [Œuvres complètes, t. 1, 1975, p. 76].

** Dans son « colloque » mystique entre Monos et Una, Poe a pour ainsi dire projeté dans la durée une copie du temps vide qui accable le spleenétique, et il semble que ce soit pour lui une béatitude que d’avoir échappé à cette épouvante. C’est un « sixième sens » qui échoit au défunt dans le don qu’il a de tirer du temps vide une harmonie. À vrai dire, le tic-tac de l’aiguille des secondes la perturbe aussitôt. « Il me semblait que dans mon cerveau était ne ce quelque chose dont aucuns mots ne peuvent traduire à une intelligence purement humaine une conception, même confuse. Permets-moi de définir cela : vibration du pendule mental. C’était la personnification morale de l’idée humaine abstraite du Temps. C’est par l’absolue égalisation de ce mouvement — ou de quelque autre analogue — que les cycles des globes célestes ont été réglés. C’est ainsi que je mesurai les irrégularités de la pendule de la cheminée et des montres des personnes présentes. Leurs tic-tac remplissaient mes oreilles de leurs sonorités. Les plus légères déviations de la mesure juste […] m’affectaient exactement comme, parmi les vivant, les violations de la vérité abstraite affectaient mon sens moral » (Poe, Nouvelles Histoires extraordinaires, op. cit. [voir ci-dessus, n. 1, p. 353], p. 315).

marcher

juillet 15, 2012

Un rythme, une posture et un maintien singuliers du corps comme de la pensée, assurément, Walter Benjamin portait cela en lui, au plus intime de son être. Pour Gershom Scholem, « son maintien avait ceci de particulier qu’il se tenait presque toujours légèrement incliné en avant ; je crois que je ne l’ai jamais vu se tenir droit, la tête haute. Sa démarche était très caractéristique : elle était lente et comme tâtonnante […]. Il n’aimait pas marcher vite ; ainsi […], il était quelque peu difficile de marcher à ses côtés et à son rythme. Très fréquemment, il s’arrêtait tout en continuant à parler. De dos, on le reconnaissait à sa démarche, et cette particularité très caractéristique allait devenir encore plus marquée au fil des années »*. Pierre Klossowski, s’il mentionne aussi les props de Georges Bataille pour qui Walter Benjamin cachait, « sous des dehors figés, rigides, autoritaires, une âme d’ange, car c’était vraiment un individu angélique », note à son tour combien « sa démarche était d’un paralytique, sa gesticulation carrée »**.

Jean-Michel Palmier, Walter Benjamin le chiffonnier, l’ange et le petit bossu, Klincksieck, Paris, 2006, pp. 186-187.

* Gershom Scholem, Walter Benjamin Histoire d’un amitié, pp. 17-18.

** Jean-Maurice Monnoyer, Le Peintre et son démon. Entretiens avec Pierre Klossowski, Paris, Flammarion, 1985, pp. 186-187.

juillet 3, 2012

phospiration:

Hue, Vietnam, February 1968 – Don McCullin

A dead North Vietnamese soldier lies next to his scattered possessions. After US Marines had finished searching his body for souvenirs, Don McCullin arranged the possessions for the purpose of the photograph, the only occasion on which he deliberately arranged a scene as a photojournalist.

 – Imperial War Museum, London (This exhibition is well worth a visit.)

juillet 2, 2012

André Disdéri, Supplicies (Heads of executed men), Carte de visite, 1850, via theslideprojector