Posts Tagged ‘humain’

août 29, 2012

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de playtime – jacques tati

art

août 28, 2012

De même, tout au long du XIXe siècle, des auteurs socialistes et anarchistes affirment clairement la dissolution du concept aristocratique et bourgeois de l’art, au profit d’une compréhension étendue à l’ensemble des activités de production humaines, sur le modèle de la signification antique du mot grec techné*. Beuys connaît ces auteurs. De son concitoyen Anacharsis Cloots, l’« ami du genre humain** » jusqu’à Novalis, Ritter, ou Schiller dans ses Lettres sur l’éducatino esthétique de l’homme ; du Wagner encore révolutionnaire de 1849 jusqu’à Proudhon, Bakounine, Marx ou Nietzsche, il revendique sa filiation avec une vaste constellation de penseurs qui, depuis la fin du XVIIIe siècle et pour partie en langue et territoires allemands, a cherché à redéfinir l’art, pour répondre à l’événement de la Révolution française et au développement des société démocratiques industrielles modernes.***
Jean-Philippe Antoine, La traversée du XXe siècle Joseph Beuys, l’image et le souvenir, Les presses du réel, Genève, 2011, pp. 385-386.
* C’est le cas, pas exemple, de Proudhon et Bakounine, grands inspirateurs du Wagner de la trilogie de 1849-1851, L’Art et la Révolution, L’Œuvre d’art de l’avenir et Opéra et drame. À titre d’exemple on citera ces deux affirmations de Proudhon : « L’art, c’est l’humanité. Tant que nous vivons, nous sommes artistes, et notre métier à tous est élever en nous personnes, dans nos corps et dans âmes, une statue à “la beauté”. Notre modèle est en nous-même ; ces deux de marbre et de bronze que le vulgaire adore n’en sont que des étalons » ; et « Toute notre vie, nos paroles, nos actions, même les plus vulgaires, nos habitations, tout ce que nous faisons, tout ce que nous sommes, appelle l’art et demande à être relevé par lui. » Cité dans Manfred Kreckel, Richard Wagner und die Franzözischen Frühsozialisten, Peter Lang, Francfort-sur-le-Main, 1986 (je souligne).
** Cloots est convoqué dans l’action du même nom réalisée lors de l’exposition romaine de Arena à l’automne 1972. Sur le rapport de Beuys avec Cloots, voir Max Reithmann, Si nécessaire, nous vivrons privés de cœur, op. cit., pp. 24-38.
*** Voir à ce sujet Theodora Vischer, op. cit., pp. 10 et sqq. voir aussi les divers entretiens rassemblés dans Beuys. Traccie in Italia, en particulier pp. 10 et 62.

comportement sociaux

août 27, 2012

Pour Rumohr, l’œuvre d’art n’est pas seulement la matérialisation ou la métaphore d’une idée : elle fait partie en tant que telle du tissu des activités sociales, elle réagit et participe à la vie de la communauté : « L’art obéit aux même lois que toute autre activité libre de l’esprit ; les mêmes règles sous-tendent son jugement. Donc, les mêmes considérations doivent guider notre évaluation du mérite ou de l’absence de mérite des œuvre d’art […] que notre estimation de la qualité ou de l’absence de qualité des autres production humaines. En art, comme dans la vie en général, l’énergie, l’intensité, la portée, la bonté et la douceur, la précision et la clarté du but que l’on se donne prétendent à juste titre à notre approbation. » Rumohr observe par exemple que Giotto fut un innovateur en ce qui concerne la vitalité de ses images, et que c’est pour cette raison qu’il s’éloigna des idées de la tradition chrétienne. Il en vient à s’intéresser à ce qui fonde l’originalité des œuvres d’art en s’appuyant sur la personnalité de l’artiste. Ses méthodes d’historien lui font privilégier aussi les facteurs économiques et sociaux : pratiques commerciales, modes d’attribution des commandes publiques, relation des artistes avec la commanditaires, procédés techniques. Il est à l’origine des méthodes de la recherche moderne en histoire de l’art. Pour Hegel, l’art est un produit de la pensée discursive, pour Rumohr et son école, il est bien davantage le résultat des comportements sociaux.
Jean-Luc Chalumeau, Les théories de l’art, Gallimard, Paris, 1992, pp. 79-80.

août 25, 2012

Vincent Van Gogh, The Prison Courtyard, 1890.

darksilenceinsuburbia:

Prison by Vincent Van Gogh

août 7, 2012

actegratuit:

Amos Nattini, Inferno, Canto III, 1919-1930

août 6, 2012

fartdeco:

george grosz

pandemonium

1919

août 6, 2012

grupaok:

James Ensor, Death Pursuing a Flock of Mortals, 1896

août 6, 2012

timeimmemorial:

A. Paul Weber, Leviathan: Das Leichentuch, 1942

août 6, 2012

arsvitaest:

A. Paul Weber, Auftakt, 1931-32

août 2, 2012

You say there’s a certain tragic or melancholic tone in all this [Negri previously remarks “But I seem sometimes to hear a tragic note, at points where it’s not clear where the “war-machine” is going”]. I think I can see why. I was very struck by all the passages in Primo Levi where he explains that Nazi camps have given us “a shame at being human.” Not, he says, that we’re all responsible for Nazism, as some would have us believe, but that we’ve all been tainted by it: even the survivors of the camps had to make compromises with it, if only to sur­vive. There’s the shame of there being men who became Nazis; the shame of being unable, not seeing how, to stop it; the shame of hav­ing compromised with it; there’s the whole of what Primo Levi calls this “gray area.” And we can feel shame at being human in utterly triv­ial situations, too: in the face of too great a vulgarization of thinking, in the face of tv entertainment, of a ministerial speech, of “jolly peo­ple” gossiping. This is one of the most powerful incentives toward phi­losophy, and it’s what makes all philosophy political.

Gilles Deleuze in conversation with Antonio Negri (via hollovv)

“The shame of being a man—what better reason is there to write?” or something like that. Deleuze is so good.

(via hookedonsemiotics)