A cette période, ce groupe se faisait tout au plus remarquer par un petit scandale, car il cherchait la provocation et attaquait la situation présente qui, malgré son caractère hautement civilisé, n’avait pas réussi à empêcher la guerre mondiale. Dada était « socialo-pacifiste », pour reprendre les mots de Marcuse ; mais il n’était certainement pas eschatologique. Ce que fabriquaient le général dadaïste Johannes Baader et ses acolytes Raoul Hausmann, Hannah Höch et Richard Huelsenbeck, bientôt rejoints par George Grosz, n’avait plus rien à voir avec une volonté de sauver le monde ou avec des visions prémonitoires de la grande Apocalypse.
Rainer Metzger, Berlin les années vingt, Hazan, 2006, p. 98.