Posts Tagged ‘pipe’

janvier 2, 2012

Hannah Weiner, The Magritte poems, 1970, via EPC | Hannah Weiner | The Magritte Poems

« “Ce n’est pas une pipe does not mean ‘this is not a pipe’ in slang ‘pipe’ means ‘blow job’ so, “ce n’est pas une pipe,’ means ‘this is not a blow job’ as well as the old epistemological joke ‘this is not a pipe this is a picture of a pipe’ »

trahison des images

janvier 2, 2012

Lorsque Magritte peint sur une même toile six objets parfaitement reconnaissables, un œuf, une chaussure, un chapeau, une bougie allumée, un verte et un marteau, il calligraphie sous chacun d’eau des « titres » nullement rebondants : « l’Acacia, la Lune, la Neige, le Plafond, l’Orage, le Désert » (La Clef des Songes, 1930). L’artiste a multiplié les confrontations des mots avec les images, et Michel Foucault analysa la complexité de l’énoncé « Ceci n’est pas une pipe », inscrit sous une représentation de pipe*. Il est évident que le trouble engendré par l’écart entre ce que nous voyons et ce que nous lisons résulte de la simultanéité de ces deux opérations, habituellement dissociée. Cette « trahison des images** », dont Magritte a donné maints exemples, projette la peinture dans un espace où le pur « rétinien » ne règne pas en maître absolu.

Denys Riout, Qu’est-ce que l’art moderne ?, Paris, Gallimard, 2000, pp. 367-368.

* Cf. Michel Foucault, Ceci n’est pas une pipe, Fata Morgana, 1973.

** Plusieurs œuvres de Magritte répondent à cette titre.

mars 19, 2011

Arthur Sapeck (Eugène François Bonaventure Bataille), Illustration de « Le rire », 1887

décembre 28, 2010

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Max Beckmann, The Night, 1918-19, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Dusseldorf

La nuit

décembre 28, 2010

Juste après-guerre, Max Beckmann sondait déjà la réalité avec des mises en scène choquantes comme par exemple dans La nuit de 1919. La nuit jette regard impitoyable dans une pièce saisie par l’horreur. On distingue un groupe d’hommes, dans lequel chacun torture son prochain les membres des corps sont contorsionnés et les traits du visage déraillent, mais ce qui est véritablement troublant, c’est la tranquille normalité dans laquelle s’inscrivent ces sinistres agissements. L’homme au centre de la peinture porte un bandage à la tête et s’emploie en même temps à tordre le bras d’une pauvre créature dont la bouche grande ouverte laisse échapper un cri ; mais cet homme au centre, qui cumule les fonctions de victime et de tortionnaire, montre encore un troisième facette car il fume sa pipe avec une délectation extrême. C’est comme si cette «nuit» pouvait se reproduire toutes les nuits.

Rainer Metzger, Berlin les années vingt, Hazan, 2006, p. 110-111.